lundi 31 décembre 2007

fin cochon, élo rat

2007 en chinois fut au cochon de feu, désormais
2008 sera au rat de terre, plein de surprises
alors je vous en souhaite d’étonnantes
voilà une année favorable à la littérature
et puis, la paix dans le monde – s’il vous plaît
j’ai eu ma dose de répétitions de l’histoire des guerres
non mais, quand est-ce que ça va faire?

***
pour mon singe à moi ce sera :
une excellente année où tout me réussit
pfff même l'amour serait favorisé

***
un moment comme en ce moment je me dis
qu’il me faudrait monter au party
parce que c’est la fin de l’année un deux trois go
aller dans l’énergie des autres dans le monde
mais là j’écoute le dernier daran
en expiant mon détriment, pour le principe
de recommencer autrement

et puis il faut bien que j’inscrive au blogue
quelque chose d’indubitablement émotionnant

daran-par altanouk
.

lundi 24 décembre 2007

cadeaux de noël

j'espère vous avoir courriellé mon «joyeux noëlf»
pour que vous puissiez le donner à votre image
http://www.elfyourself.com/?id=1615993340

j'espère avoir bien expié tout au long de l'année
pour que la paix nous soit accordée

***
jour de tv : aucune nouveauté à l'occasion de noël
toutte du réchauffé, ou pour nous faire brâiller
sauf ce documentaire sur les traces du père noël
jusqu'en finlande, jusqu'à l'anarchie saturnale
et notre plus beau sapin qui meurt pour new york

jour de ménage : cent courriels restaient perdus dans l'ordi
et 544 ont été passés en traitement choc
archivés, nettoyés, gravés, et rejetés, pour beaucoup
ça me fait penser que mon imac aussi devrait se reformater

jour de mère : on est encore toute seule chacune de son côté
fille unique de mère monoparentale, joyeux party
j'ai toutefois réussi 24 minutes de conversation

jour d'alcool : à peine quelques gorgées de st-rémy xo
des restants de l'année, et sans compagnie cette fois
somme toutte pas mal trop sobre
j'aurais ben don dû me fournir chauffeure chez nez rouge

















steve hogarth, de marillion - qqpart en angleterre


***
donc au final, mon noël, il s'est fêté le 20 déc, chez olivier
(yé! c'tait avant noël c't'année...)
avec anouk anik lyne roberto romy et milann... et daran et marillion
(il manquait sy., mais bon, viendra-t-il jamais?)
j'y ai offert toutes mes premières tricotées, pour être utiles :
les bas orange , pour roberto - en concert de feu de saxophone
les pantoufles camouflage, aux 450 - en témoignage de gazon
l'écharpe de princesse, pour romy - comme celle de sa mère
le chaton rembourré, pour milann - comme mon gaspard
il se pourrait que j'aurais du talent? serait-ce de l'adresse...
en tous cas, faut pas toutte écrire dans son cv...

et puis - des mots - un poème aimanté - pour les frigos
qu'on découpe - et qu'on assemble - en phrases aléatoires
des encadrements aimantés aussi - pour les photos
j'ai écrit un poème aussi, que j'immortalise, et c'est une première
c'est toujours agréable de donner... de recevoir aussi, je suppose

reste que
je le sais : je suis repartie regaillardie, pleine d'énergie
pour traverser le 24 au soir - et le 25 aussi, toute seule
comme en ce moment - et donc alors finalement
ça y est, on peut maintenant passer à la nouvelle année
et : pourvu que ma numérologie soit meilleure

***
ça marche en tous cas, jusqu'à tout de suite
j'arrive pas encore tout à fait à déprimer

***
je prendrais cependant quelques litres bien mélangés
de gin-tonique-citron, en cadeau surprise, en ce moment
(un ipod aussi (ou nano), 100 pi de câble réseau dsl
pour internet en haute vitesse svp je le mérite,
le tuyau d'en avant du système d'échappement toyo 91,
une carte wifi macosx, une demi-baguette de pool pas fêlée,
mon nom dans le 15e album de marillion à venir,
un cours et le permis de routière longue distance,
un passeport, une hutte, un site de plongée, du soleil,
du courage pour écrire des demandes de soutien en poésie,
de la créativité pour oser sculpturer mon ordinaire,
un chum, du sport, quelques objectifs à moyen terme,
et : une job, qui pourrait être à (montréal).

je vous souhaite en tous cas de recevoir
tout le vent qui chahute sa tempête de solstice
joyeux noël


(et toutes mes condoléances au monde du jazz
qui vient de perdre son meilleur pianiste
oscar peterson)

.

mercredi 5 décembre 2007

brouillonne bélangère

bon, quelle soirée :
me voilà bien déçue, bien marrie et dévastée au final
de n'être pas au centre culturel de l'université
pour entendre le dernier show de celui
qui m'a appris autant sur l'écriture de chansons
de bonheur de simplicité et de vortex-yé
que richard desjardins dans ses ouragans-wo
(j'espère que des ami-es y sont)

daniel bélanger, oui, est dans ma ville
et je n'y suis pas pour l'aimer «live»
(mais cette salle... grande... et vendue d'abonné-es)
(et tout cet argent du mois de noël...)

(et puis me voilà minimalement - rationellement consolée :
serait mieux en granada intime, rempli craquant de «vibes»
mais bon qui serais-je pour r'noter hors le clocher...)

n'empêche, je vous ai pas dit sans doute que...
qu'il est un rêve dans mon coeur-cerveau, daniel,
et que parfois - en pleine folie-joie en moi - je suis
au même endroit, en sa compagnie, et, il me parle
pendant toute une journée (le 27 mars, svp)
(et puis j'aurais tellement voulu l'interviewer à sh.
pendant que j'y étais, à la radio)
...comme jean-louis millette (brésoles-dragonfly-orange-taxi)
comme robert lepage (celui des aiguilles et l'opium)
pour qui je ferais une lampe dans un décor
si mon corps pouvait servir au théâtre
comme untel veut se donner à la science

c'est vous dire...

mardi 4 décembre 2007

publier des ténèbres et conspirer

alors me voilà assise sur cette grande décision :
renouerais-je avec la phase anale et bien sûr je m’explique :
oui ou non publier sur le web quelques recueils inédits
attention aux droits d’auteure et tout, oui je sais
et quels mots voudrait-on me copier-coller?

***
qui a déjà visionné un film de Max Castle?
et puis, qui saurait réaliser (qqn comme lui) le film abyme de ce livre
la conspiration des ténèbres (Flicker), de Theodore Roszak ?
(pour amant-e de vieux films et de catacombes et de subliminal)
…sensations parallèles à revoir cet après-midi Cinéma Paradiso
…et toujours aussi ravie de la techno-dvd-câble-chez-soi

***
donc, j’ai entre autres ce poème, écrit il y a quelques années
pour Christian R., regretté proprio du plus sympathique bistro taverne
« ce bar où j’allais tous les soirs / près de la route qui n’en finissait plus »
(ces vers sont de Yves Boisvert – on fréquentait le même haut-lieu)
écrit en miroir aux quatre vers d’Alphonse Piché, suspendus au Zénob
(trois-rivières – prix piché de poésie – oui, tout est lié)

mais la saveur du bar a changé, et ce poème n’est plus d’actualité
alors j’hésite, voilà… je voudrais pas qu’on se fasse des idées…
après tout, je déteste presque ce qu’il en est advenu…

***
et si les logiciels-espions qui survolent continuellement les mots et les syntagmes échangés sur internet en venaient à buter sur la conspiration des ténèbres du livre de roszak qui figure justement dans ce blogue inoffensif somme toute et qu’on me scrutait à la loupe
qu’arriverait-il à mes recueils, seraient-ils traduits ou vendus
comme couverture utile à quelques messages passés en douce
et si la poésie servait à quelque pirate au final?

***
ce qui m’amène un bref souvenir de françois-x-files comme on disait
qui en savait plus long sur le grand complot mondial (avec majuscules)
que la bande des 121 qui se réunissent annuellement, en secret bien sûr,
qui ont alors ourdi le lynchage de conrad black il a quatre ans
(peut-être je devrais pas écrire son nom au complet…)
et que le voilà donc condamné
amusante, cette coïncidence, et à qui le tour prochain?

***
unenthüllte et sallyrand, orphelins et cathares
et zip lipsky, orson welles et Max Castle
le sallyrand
le roman

***
lecture pas encore terminée... c'est long.
j'ai nettement préféré Le Pendule de Foucault et DaVinci Code
mais bon, faut bien s'ouvrir au vieux cinéma...

lundi 3 décembre 2007

triptyque de saison


c’est à l’immensité qui se hâte
dans les replis de ce parcours vallonné
que je mesure ton pays sur ma page tracé
comme une route déroulée à l’infini
où je me perdrai pour vivre totalement
ce rai de soleil aléatoire

tu brasses de l’air dans mes neurones
et le court-circuit que tu y laisses
aura l’énergie de vivre encore
jusqu’à ce que l’hiver se retire des fenêtres
et me jette dans le vent
________________


parce que je suis de ces âmes
qui naviguent à flots
quand la vie se suspend
à ce qui reste d’intact
du mouvement de la terre :
l’espérance des saisons

________________

je suis cette larme fraîche au printemps
et cette autre lumière stridente sur l’été
je vis entre les pluies une vie temporaire
en marge du souffle des pierres
où je germe, où je survis
où je vois des soleils d’auréales
et j’arrive à peine au bout de mon encre
à dire qu’il fait beau

je suis cette promesse d’éternelle naissance
même enfouie sous des tonnes d’hiver

où êtes-vous coup de tonnerre


samedi 1 décembre 2007

pour la chasse

la chasse et nelly - l’élan et la langue


alors j’ai cette idée, de la wouatche
d’une proie, et des grands courants d’air
un spot de vacances aussi,
bâti à même l’habitude des années
jamais j’aurais pensé aux livres
qu’on y emmène
tout parfumés de boucane
tout imprégnés d’alcools renversés
racontant des histoires
mais lesquelles et pourquoi
en altitude

et cet homme surgit cette année
un soir de gin-en-fête fumant sous la pluie
pourquoi lui pourquoi à ce moment-là
il m’apprend qu’il lit nelly arcan
à ciel ouvert
en pleine jungle de chasse au chevreuil
dans les silences de l’élan en forêt
au moins je sais de quoi il parle
et pourquoi il chasse proprement
et pourquoi je comprends pourquoi

mots allaire

une rencontre de poésie et de théâtre
un signe de cette bonne étoile
de qui je doutais

malgré tout, il était moins une
encore poursuivre un temps
le chemin des incendies
;-)

encore une fois

Un déclic tout simple. Une brève étoile dans l’œil. Et puis, la joie.
Et depuis, un sourire qui s’accroche.
Enfin peut-être, voilà novembre terminé.
Je saurais m’habituer à sa fréquentation.
Et à ce soleil au milieu de nos rencontres.
C’est peut-être aussi que daran.

***

merci d’être si près de mes frontières imprécises
merci d’être entier, si entièrement vrai
même si tu mens peut-être, moi je te crois bien
comment je saurais voir ce qui m’aveugle

merci de ta science à formuler les réponses
merci des questions merci des conversations
même si j’ai l’orgueil tout amolli
comment tu sais réussir à me faire sourire

(refrain)
si par un soir on s’emmenait plus loin
si par hasard j’en croisais le chemin
comment toucher ta main
si par hasard je m'échappais


merci des joies merci des angles et des coins merci
j’ai tellement d’allure à tout rater (bridge :)
merci de me laisser folle
dans tout ce qui se peut
merci d’être là
en tous cas

refrain


***

page deux


je fais tout ce que j’ai en mon possible
pour avaler cette urgence que j’ai de toi
dans tout ce qui est possible de toi
d’écriture automatique de toi
je me déchire et puis de toute façon
me voilà ivre - morte ou vive
au hasard dans le tas à mi-chemin
encore une fois dans ce blogue
en tous cas

***

seizons saison

au moins le jus des jours reste intact
au moins ça coule dans les guitares
tout au plus trop électriques
encore quelques claviers
pour encore quelques mots
au moins

brandy doodle
si j’ai à dire de ces épices xo-x
j’ai seize ans d’âge
et daran dans mon samedi

.

samedi 24 novembre 2007

laisser lire...

Après cette sortie toute en image vert lime, j’hésite. À reprendre parole et ralentir les photos. Comment savoir quel pourcentage des mots lus, à la valeur du coeur. Reste que ce blogue reste encore ce lieu idéal. Et puis bravo pour youtube; voilà un engagement de réalisations prometteur.

Une existence internet, un peu de pauvre sur l’égo, et que se révèle encore l’ultime joie dans la création. Et vive les changements de saison. Toute une semaine consacrée aux gestes quotidiens accumulés, particulièrement sauvegardés du chaos, qui se décident enfin à signifier. Dans un grand ballet de lumières, et dans l’infiniment petit.

Je regarde absolument (trop) la télé.

jeudi 22 novembre 2007

voilà, parole publique

.
ça y est, mon blogue se rend public
.
bienvenue
.
merci de vos commentaires!
.


(b.)
beamig@gmail.com



.

mercredi 21 novembre 2007

les donneurs - vidéo

et puis
merci à jpg à fm merci à abr - pour le trait d'union entre les dons
merci à br - pour le deuxième degré de rencontre
merci à aaace à vdem - merci du $outien

et puis salut à monsieur ;-)


NOTE : la vidéo des DonneursMagog est disponible sur YouTube
mais cliquez ici et vous la verrez !

Lien

les donneurs - magog

resto chez jo et moi - magog

au bout du rêve - béatrice, manon et bruno

dans la foulée des univers
au cœur des ouragans d’automne
parmi les esprits et les vivants
un geste suffit

peut-être
celui de prendre parole
peut-être celui
d'offrir son bras à la demande
est-ce son coeur
serait-ce son âme
qui reste
dans la balance
des mémoires?

oui, certes
tout ce qui n'est pas donné
reste perdu


Jean Pierre Girard

mardi 20 novembre 2007

les donneurs - joliette


les murs ont tous de petits chez-moi
pour brasser tout l’air qu’il faudrait
au plongeon dans les eaux troubles
que laisse l’hiver quand il se retire
et montre la plaie vive rouillée
où je recentre les rencontres en
ayant peur d’y croire et ne rien voir
que le doute


le silence s’épaissit au lieu commun des désirs
je souffle mes yeux et m’éclaire un cul-de-sac
un horizon qui se brûle par les deux bouts
quand autant d’aveugles butent
dans les fleurs du tapis
dans les ordres de grandeur
et sur les grosses pointures

quoi encore sinon un lustre en pleine tempête


et pourquoi encore
tremper ses yeux
dans des paysages contents

cet espoir d’horizon
bataille bien large
sa semence dans la pluie



(daran) (du bitume)


07nov07

vaut-il mieux silences mortels
que paroles assassines
l'odeur du renoncement
les batailles perdues d'avance
qu'a-t-il bien pu se passer
tous ces jours ces semaines
ces années toutes ces années enfermée
je me souviens
la mécanique de l'amour s'est enrayée
tout est devenu si lourd
les rouages se sont grippés

si seulement le téléphone pouvait sonner
mais rien ne se passe rien n'arrive jamais
on se révolte puis on se calme puis on se supporte
on peut pas sortir de sa vie juste en claquant la porte
notre avenir s'est déjà passé
mort ou vif



mais serre-moi fort
en plein mi-chemin de l'humanité
et je veux pas traverser les passages protégés
j’allume la télévision
docile le rêve mort ou vif
dès qu'il fait chaud dès qu'il fait froid
l'amour courtois
on sait pas ce que tu caches


on se frotte les yeux
on émerge on se réveille
toutes les villes donnent la même migraine
on regarde les journaux on passe aux nouvelles
comment et avec qui qu'on chasse d'un coup de peigne
comme s'ils allaient m'expliquer pourquoi
je me retrouve dans un état pareil

y'avait soirées y'avait gala y'avait succès y'avait hourras
y'avait groupies y'avait gros bras y'avait cigares y'avait tabac
y'avait galaaaaa


et si je te le dis est-ce que tu me croiras
faut juste que je me rappelle


je ne suis qu'un mouvement des marées
mon coeur subit des influences tu te souviens
mais je t'en prie au moins laisse la fenêtre ouverte
au-dedans

réconciliée avec le bitume de daran . jamais fâchée avec les autres

jeudi 15 novembre 2007

Adiôs MacIntôsh


R.I.P. aux macs, adios mes ordinosaures, au recyclage tous vos efficaces génies électromacqueux. Vivez désormais à l’éco-heure de la planète, tout démantelés, brisés, obsolètes dans vos atours séculaires. Adios mon ex-futur aquarium 512k, adieu mon LCII que j’aurais dû renvoyer au gouvernement qui m’a prêté l’argent pour que je t’y stocke tous mes travaux de bacc et de maîtrise. Rest in peace, resquiat in pace, reposez-vous des vivants, de tous les hommes qui ont habité ma poésie, reposez dans la paix des fonderies refondues.
À moins que vous ne visitiez l'Afrique.


Mes Mac à moi…
entre deux clics de la mort
à l’Éco-centre Rose-Cohen de Sherbrooke
16 août 2007




***

et à présent, mon dernier automne
des plus silencieux, à vrai dire
des plus bouleversants, également
très lourdement ensoleillé à la ville

avec aussi des textes pour événements
des renouements des révoltes quelques portes
et la télévision


.

jeudi 2 août 2007

roche papier ciseaux

.
Kyrie eleison.
Klaxon : kyrielle kitsch.
Kermesse karaoké, khôl et kir, korrigan / koala. Kérosène et kilomètres.
Kaléidoscope kantien et kamikaze kafkaïen. Kabbale : karma kif-kif.
Knock-out, ketchup. Kleenex.

Litanies.
Attention : longue suite intenable de circonstances modélisées.
Il fait soir, c’est sortie gin-en-fête, même pour dire encore tous les mots des musiques de fond. Alcools et déguisements, se jeter chez les loups, et chercher l’esprit malin, sous des airs de tendre main. Encore faire du chemin dans des contrées passées, encore brûler vif. Encore un idéalisme transcendantal qui circonvient, où s’agitent des images en désordre, me sombrant jusqu’au lendemain. Et je n’interpète que les allégories et les métaphores : dans la totalité de mes actions passées, prise dans le tissu serré de mes vies d’avant, je redeviens au matin cet individu transitoire en quête d’états de nuit.
De quoi encore saigner la veine du blogue. Rideau.

Miroir.
Miroir, miroir, dis-moi, vers où je vais et qui est-elle. Maudites soient les travées centrales où je m’enlise toujours, désertant les soleils ordinaires pour les mirages quotidiens. D’où sort-il qu’elle se déploie sur deux faces, que celle-ci cache la lune et que celle-là s’éclate les réverbères. D’où vient-il que je le rencontre toujours par hasard, au beau fixe des saisons, sur les perpendiculaires des canyons. Et d’où repartir quand les astres s’entrechoquent. Encore un cinéma de joie qui s’atermoie, encore les dialogues sauvages, encore les cascades de mots, encore un théâtre de boulevard. Toujours le même scénario.

il fait soif

D –
Beaux Dim’es, bar déserté d’été où la seule soif qui s’étanche est celle qui s’épanche aux verres. Pourquoi déjà boire jusqu’à l’aube sans ils? Surtout les mardis, ou quand détonne dix heures au mur du temps ivre, ou quand l’instant de ses yeux manque à mon bon souvenir. Dépenses d’ébriété surfaites aux coups de cafard acrimonieux.


E –
Je réfléchis donc à l’urgence de l’eau. Transposer ses molécules sur scène, dans une soirée d’octobre. Au bénéfice d’une rivière d’ici et de son bassin; l’eau, quoi de plus exact pour s’entretenir de vie. Avec, enfin, l’occasion de diffuser en vidéo-décor, voire générer des hologrammes…


– HI –
Hil-R, Rv. Recto-verso, renversée, remédiée et hilare. À combien se mesure la foudre? Pourquoi secouer jusqu’aux racines, et à quel moment se renterrer? À quoi voir remballer terreau fertile des ils, et où se resemer?

_________________


tu brasses de l’air dans mes neurones
et le court-circuit que tu y laisses
aura l’énergie de vivre encore
jusqu’à ce que l’eau se retire des fenêtres
et me jette dans le vent

ce rai de soleil esquissé
me rappelle tes lèvres
sur ma chair moulées
j’arrive à peine au bout de mon aube
à dire qu’il fait beau


où êtes-vous coup de tonnerre

_________________


d’entre toutes les étoiles
ta flamme me regarde
au seuil du couloir d’où je viens
au bout du monde où je vais
au fond des tripes où tu m’atteins
au terme des imprévus inerte
dans tes matins anonymes

une langue genèse
voilà mouillée
toute mon altérité

_________________

toute puissante cette hâte et puis
tout en bouche ce théâtre depuis

_________________


c’est à l’immensité qui se hâte
dans les replis de ce parcours vallonné
que je mesure ton pays sur ma page tracé
comme une route déroulée à l’infini
où je me perdrai pour vivre totalement
cette éternité aléatoire jusqu’au matin

quand la nuit ne veut pas se finir là
abandonnée de ses lumières
buvons encore à l’inusable des yeux
devant le silence l’absurde l’insipide buvons toute la nuit
nous serons amis

_________________

lundi 30 juillet 2007

j'espère que tout sera bleu

A –
Alors j’ai voulu écrire sur la pleine lune. Elle était bien ronde dans ma fenêtre au sud. Mais je voyais pas ce que je pouvais en dire. Alors je me suis couchée. Le rai franc dans les yeux, la voie était claire. Et les spectres ont monté ma tête. J’ai tourné longtemps debout, dans les for-mulations. Toujours le silence se déconstruit.

B –
Les Béatrice de ce monde. De plus en plus, je dirais. De moins en moins rare prénom. Des bébées même, même des asiates, même en anglais, étonnamment, tout autant que le yogourt. Un prénom comme ça, c’est quoi de le ménager. D’ailleurs moi, elle, ma grand-mère, c’était Berthe, à Lennoxville.

C –
Culture, culturel, structurel. Enfin achevée, la réalisation de mini-docs témoins des Rendez-vous citoyens estrie de l’INM. Que reste-t-il encore à écouter dire dans les décors d’université? Mosaïque d’identités et urbanité centrifugeuse, histoire des peuples et mémoire des lois.

D –

E –

F –
J’ai retrouvé mon premier film aujourd’hui. Je n’ai pas grande imagination. Un titre éloquent, a priori. Monté directement sur magnétoscope, qui parle au minidv en code synchrone. Assez naïf au final, faut dire. Ah, les poètes.

G –
Jean Pierre Girard, J’espère que tout sera bleu. J’ai fermé la dernière page hier au clair de lune. Deux nouvelles bouleversantes, dont Projet de vérité : «…et j’avais très peur… très peur de retomber si vite dans ce piège dont je venais à peine de sortir, [laisser son regard d’homme me définir comme femme], laisser sa vérité diriger mon errance, sa parole me conjuguer, son chant m’entraîner, enfin toutes ces sottises qu’il faut assassiner en soi avant de gagner le droit de venir une bonne fois au monde et d’être simplement… et ça aiguise les nerfs, bien entendu, tout cet amour, on en vient à croire que tout ça est un peu notre faute.»

H –

I –

J –
Jean Pierre Girard. «Je parviens souvent à chasser cette merde, mais à l’occasion elle gagne sur ce que je suis, et je cède. Alors je pense à moi, un Moi très gros, une gloire qui assurerait qu’on me voie un peu mieux, ou qu’on m’aperçoive, tout court, afin que ce que je porte soit une seconde éclairé, et peut-être aussi afin que ma petite mère, où qu’elle soit aujourd’hui, et quels que soient les dieux auprès desquels elle intercède dans le but de gagner quelques secondes pour moi, que ma mère soit une seconde apaisée, tu comprends?»

«Ou encore, que les quelques phrases que je porte ne soient pas d’emblée écartées, rejetées, uniquement parce que c’est moi qui les porte et que je ne suis pas un bon vendeur, pas assez accrocheur, disons.»


grand bleu sherbrooke

jeudi 26 juillet 2007

qui je suis?



je suis d’érosion fossile
évadée des sentiers de cycle végétal
dans la transparence du paysage
je suis la route à l’envers des âges
je suis d’époque millénaire
dans le flottement des humidités solaires

je suis de cavernes et de lave
je suis de forges et de martèlements
je suis de cire sur la fibre des jours
je fais silence je me momifie
et je me tiens droite entre les salves
j’habite les silences du monde
en terre d’asile de fous aux yeux de glace

je suis d’exagération et d’enthousiasme
je vis de sursauts et de rebonds
et puis la nuit surgit
et vous n’y êtes plus

me verrez-vous
déchue d’entre les anges

Désoeuvrée -- un projet

1.
Voilà l’émotion accordée. Tandis que se conjuguent les chapitres au désoeuvrement, l’été rugit dehors. Franchement, voilà encore cette équation impossible à éluder. Parce que les cocons d’hiver s’admettent aisément; et que l’estival se traverse à l’air en nombril.

2.
Lire à la plage. Avec tout le bruit des enfants. Lire au lit des amours. Dans un garage, au fond d’un hamac. Lire les empruntés. Et recycler des livres à pleins cartons. Lire des séquences. Science polar, séries bidons. Mais lire. Pour remplir l’espace des fictions. Et attendre.

3.
Définition : En non-état d’œuvre. Au pied de la métaphore, acculée au blanc du mur. Dans l’œil d’une tempête de nombril intérieur, et parmi les autres. Dans le blanc des yeux, en pleine décharge. Comment se noyer? En naviguant. Pour aller où? Viser les grands fonds.

4.
Sur la langue, l’effet du sang. Du sang, la couleur rubis. L’eau de la gemme, et la transparence des pierres. Sur le verre, une robe. Sur le vert, une tache sombre. Sur le vers, à tombeau ouvert. Au vin à l’heure.

5.
Et puis écrire à qui. Qu’est-ce que la poésie. Nommez une raison sociale. Ne serait-ce qu’adresse de l’esprit. Nommez cette élite. Moins de mille yeux. Rare divertissement, centaines d’arbres. Et puis écrire sur quoi. Même désoeuvrée de voisine chanson. Zéro fable, sans histoire, pas d’anecdote.

6.
Pourquoi s’écrire l’oedipe délié, le fantasme enjolivé, le désir déconstruit, l’être fiction indélébile, l’imaginaire individuel, l’intime chaos du corps, le cri du silence, l’impertinence de l’âme qui cherche ses mots qui se noient d’images qui se voient. Pour quoi. Pourquoi la langue.

7.
Si au moins je pouvais dire le pays de miron. Si au moins j’usais des outils de giguère. Si au moins je voyais les voyages des romans. Si seulement j’avais les pigments des pinceaux. Si seulement j’encadrais tout ce cinéma. Je n’édite qu’un rêve, rendu utile à personne.

8.
Un questionnaire de proust. L’entrevue radio tête d’affiche. Les sornettes marchandisées, les vacuités pardonnées. C’est ça, l’identité, en plein public, en grande fratrie, à la une télé. Le mensonge qui se vend, le petit rôle qu’on ment. Et en silence, le tarot de l’ermite en épreuve. Dans l’œuvre du destin, un mauvais calcul de solitude.

9.
Une orgie de papier pour défier les sceptiques. Un mètre en pile de poèmes, deux lieues de rubans vidéo, trois rayons de radio, et quatre murs clos. Comme un tiroir. Encore des métaphores.

10.
Ce qui me tue, c’est l’immobilité des journées, alors que je reste inutile altruiste dans le flot des événements. Désoeuvrée passeure au gué. Il faudrait la culture des minutes radio, des éclairs de voix, et traduire l’immensité des rencontres. Je suis soudaine, je reste abrupte. J’aime tout à la fois. Vite, dériver en pays lointain.
_____________________

11.
Je saurais choisir la baie-james et les barrages de rivières. Partir tout de suite, disparaître. Sans laisser de trace autre que des cartons en entrepôt. Dans un garage, j’écris refaire le monde, trouver le sens du nord, naviguer en eaux tumultes, décoller, recommencer, changer. Partir.

12.
Me décider enfin! Je cherche à me trouver, ça je le sais. J’aspire à l’utilité au monde, peu importe. J’ai des cœurs à plein régime, qui regardent ailleurs. Et j’ai ce chat gris, un rare ami. Vivre la rencontre du monde, dans une nature qui disparaîtra, perdre ma colère dans le nord, d’où j’arriverai, quand je serai loin.

13.
Mon documentaire personnel d’être du grand-œuvre de là-bas. Trouver racine dans mon territoire québec, même quand la taïga. Et manquer de tout.

bonjour bienvenue

Bienvenue dans mon univers. Enfin celui qui se rendra public…
J’espère écrire régulièrement, mais il y a fort longtemps depuis un journal intime…Et puis, je préfère la plénitude solitaire de la poésie… même si elle s’empile finalement dans mes tiroirs…

Je vous parle sans vous connaître, je vous écris sans projet fixe, et je ne saurais identifier quelque motivation que ce soit. Ou peut-être celle-ci, oui : tromper les désordres de mon existence, errante dans le chaos de mon actuel isolement. C’est quand même l’été, et je salue cette farniente, où je m’emmerde sans vergogne.

Je vous écris du bord de la piscine, entourée de chats dolents, d’oiseaux bavards et de framboises. De cet oasis bucolique en pleine ville je retiendrai : l’absence de moustiques, la proximité des commerces et une existence tout à fait clandestine. Trop peu d’amis en revanche avec qui espérer partager cet ersatz de paradis. J’ai sans doute poussé tout le monde aux limites de leur tolérance. Mais le temps n’est pas encore venu d’une thérapie publique.